Paire de flambeaux dits « aux magots » représentant des personnages chinois et fleurs de porcelaine, travail parisien d’époque Louis XV.

Ce couple de chinois en bronze doré est assis dans une position accueillante, chacun sur son rocher de marbre rouge royal du Languedoc, les bras ouverts et les jambes croisées. 

Ils sont vêtus d’habits traditionnels chinois du XVIIIe siècle. 

L’homme le crâne rasé et les lobes d’oreilles étirés, est pourvu d’une longue moustache. Il semble porter une sorte de « Pien-fu », cette tunique arrivant jusqu’aux genoux et revêtu par-dessus un pantalon (ou une jupe) descendant jusqu’aux chevilles (il peut également s’agir du « Hanfu » qui se présente sous une forme similaire bien que ce dernier est caractérisé par des manches plus ample et était interdit sous la Dynastie des Qing), nous pouvons aussi supposer qu’il s’agisse d’une tunique Mandchoue idéalisée dont les manches étaient plus serrées. 

Le costume de la femme semble axé sur les mêmes spécificités. Elle porte une toge descendant jusqu’aux genoux, se finissant par des franches et bordée au col de fourrure, les manches plus larges que l’homme et une imposante ceinture à la taille, souvent caractéristique du Pien-fu. Elle se tient avec grâce portant un chignon, la tête légèrement penchée et présente à son cou un collier de grosses perles symbolisant l’importance dans la hiérarchie. 

Les deux personnages semblent heureux, souriant, leur tête levée vers le ciel. 

Derrière eux se tient tel un arbre, une composition florale élevée par des tiges, dont quatre fleurs en porcelaine blanche et colorée contrastent avec leur binet, au sommet, en bronze doré, illustré par une pivoine.

Ce style de « chinoiserie » était très en vogue au XVIIIe siècle notamment sous Louis XV. François Boucher (1703-17770) fut particulièrement influencé par le goût de l’art chinois et intégra beaucoup d’éléments asiatiques dans ses motifs. Il prit part à la réalisation de nombreux dessins au profil de la manufacture de Beauvais pour la création d’une tenture chinoise en 1745. Il figura des personnages asiatiques très souriants, aux lobes d’oreilles allongés tel Bouddha, aux toges imitant la mode asiatique, aux crânes rasés et moustaches pour les hommes, mais aux coiffes et aux bijoux européens pour les femmes. Ce style de réinterprétation de la vie asiatique, bien que très fantaisiste, cherchait à capturer une vision idéalisée de la culture chinoise, sans s’attarder sur une précision ethnographique, ce qui plaisait tout particulièrement à la cour royale française. 

François Boucher a eu beaucoup de succès avec cette réinterprétation asiatique et ses dessins furent largement diffusés par les gravures de Gabriel Huguier, modèle qui fut repris par les bronziers du XVIIIe siècle.

Notre couple est un modèle que l’on peut retrouver avec certaines variantes. Il se démarque cependant par sa qualité de ciselure et l’emploi de porcelaine. 

Les personnages en bronze doré du XVIIIe siècle sont montés au XIXe siècle sur une belle base en marbre rouge royal du Languedoc sculptées afin d’imiter la roche. 

Cette paire de bougeoirs est un exemple précieux du dialogue artistique entre l’Orient et l’Occident au XVIIIe siècle. Elle témoigne du goût pour la chinoiserie et l’art de la porcelaine, ainsi que de la capacité des artisans européens à interpréter et intégrer des éléments esthétiques étrangers dans un style proprement occidental.

Dimensions H 20 cm x D 12 cm

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Description

Pair of so-called “magots” torches

in gilded bronze and porcelain


 
 

Pair of so-called “magots” candlesticks representing Chinese characters and porcelain flowers, Parisian work from the Louis XV period.

This Chinese couple in gilded bronze sits in a welcoming position, each on their red Royal marble rock of Languedoc, with open arms and crossed legs.
They are dressed in traditional Chinese clothing from the 18th century.
The man with a shaved head and stretched earlobes has a long mustache. He seems to be wearing a sort of « Pien-fu », this tunic reaching to the knees and overlaid with pants (or a skirt) reaching down to the ankles (it can also be the « Hanfu » which presents itself in a similar form although the latter is characterized by looser sleeves and was prohibited under the Qing Dynasty), we can also assume that it is an idealized Manchu tunic whose sleeves were tighter.

The woman’s costume seems focused on the same specificities. She wears a toga reaching down to the knees, ending in frills and trimmed at the fur collar, the sleeves wider than the man’s and an imposing belt at the waist, often characteristic of Pien-fu. She stands gracefully wearing a bun, her head slightly tilted and presents a necklace of large pearls around her neck symbolizing importance in the hierarchy.
The two characters seem happy, smiling, their heads raised to the sky.
Behind them stands like a tree, a floral composition raised by stems, of which four flowers in white and colored porcelain contrast with their binet, at the top, in gilded bronze, illustrated by a peony.

This style of “chinoiserie” was very fashionable in the 18th century, particularly under Louis XV. François Boucher (1703-17770) was particularly influenced by the taste for Chinese art and integrated many Asian elements into his motifs. He took part in the creation of numerous profile drawings of the Beauvais factory for the creation of a Chinese hanging in 1745. He depicted very smiling Asian characters, with elongated earlobes like Buddha, with togas imitating Asian fashion , with shaved heads and mustaches for men, but headdresses and European jewelry for women. This style of reinterpretation of Asian life, although very fanciful, sought to capture an idealized vision of Chinese culture, without dwelling on ethnographic precision, which particularly appealed to the French royal court.

François Boucher was very successful with this Asian reinterpretation and his drawings were widely disseminated through the engravings of Gabriel Huguier, a model which was taken up by the bronze workers of the 18th century.

Our couple is a model that can be found with certain variations. However, it stands out for its quality of carving and the use of porcelain.The 18th century gilded bronze figures were mounted in the 19th century on a beautiful royal red Languedoc marble base sculpted to imitate the rock.

This pair of candlesticks is a precious example of the artistic dialogue between East and West in the 18th century. It testifies to the taste for Chinoiserie and the art of porcelain, as well as the ability of European artisans to interpret and integrate foreign aesthetic elements into a truly Western style.

Dimensions H 20 cm x D 12 cm

 
 

Informations complémentaires

Dimensions 20 × 12 × 12 cm
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