Peinture à l’huile sur toile représentant deux personnages âgés se regardant, travail du XVIIe siècle attribué à Bernhard Keil (Keilhau) aussi appelé Monsu’ Bernardo (1624-1687), peintre danois et italien.
Elève de Rembrandt en 1642, il est aussi influencé par Jan Lievens, mais c’est en 1656 après son arrivée à Rome qu’il s’inspire de l’esprit des caravagistes et des Bamboccianttis, ces artistes des scènes de genre représentant crûment les gens modestes dans leur vie quotidienne. C’est à cette période que notre peinture fut réalisée.

Ce tableau représente une scène de genre typique de l’art baroque. On y voit un vieil homme l’air songeur, la tête légèrement levée, la bouche entrouverte, semblant regarder le vide. Il est vêtu d’une chemise blanche nouée par un lacet sur le torse et d’un gilet dans les couleurs terre, orné d’un liseré noir. Il tient dans sa main gauche ce qui semble être une lettre pliée, son poignet recouvre un tas d’autres feuilles dont la première est déjà rédigée. A leur côté, un encrier et sa plume, de l’autre côté de la main, un coupe-papier au manche noir est posé sur la table. La scène semble décrire un échange épistolaire.

A la gauche de cet homme, une femme debout est en train d’allumer une lampe en le regardant. Elle porte une robe par-dessus une chemise et un foulard blanc dans les cheveux. De sa main gauche, elle tient le bougeoir et de sa droite une allumette prête à enflammer la bougie.

L’artiste utilise un contraste marqué entre lumière et ombre afin d’accentuer la scène. C’est une spécificité de la période caravagesque qui met ainsi en avant le côté expressif des personnages. Bernhard Keil est très représentatif de cette particularité. Ses personnages sont toujours très expressifs, les coups de pinceaux sont marqués et soulignent un peu plus le mouvement de la scène.
Les visages, rendus avec soins, témoignent de la virtuosité de l’artiste dans la représentation des émotions. La composition dirigée par le clair-obscur confère une profondeur à la scène, attirant le regard vers les détails du visage et des mains.

Notre regard est comme happé par cette singularité. Il explore ici, l’interaction humaine avec un réalisme captivant et une intensité dramatique.

Les caractéristiques de son personnage masculin sont assez typique de ses représentations (il avait possiblement le même modèle) c’est ainsi que son Diogène vendu 43 400 euros en 2007 à Milan, ou son Saint Jérôme vendu 31 200$ (environ 25 450€) à New york en 2006, reprennent les traits physiques de notre vieillard. La touche picturale de cet artiste est très distinctif, les cheveux et la barbe sont travaillées touche par touche, les visages sont empreints d’un marquage singulier du travail de la lumière par superposition de coups de pinceaux.

On peut retrouver ces propriétés dans tous ses personnages, on le remarque dans sa représentation des saisons personnifiées, 4 huiles sur panneaux ronds, vendues à Florence en 2021 pour 81 250 euros.

Monsu’ Bernardo a réalisé plusieurs peintures de cette composition. L’une d’elle fait partie du patrimoine culturel italien sous le numéro d’inventaire « Poggio Impériale 1278 » et exposée au Palais Pitti à Florence avec comme titre : le sceau de la lettre ou du feu. Deux vieillards avec une bougie. Marco Chiarini (professeur, historien de l’art et auteur de plusieurs livres sur les peintures italiennes anciennes) et Minna Heimburger (Historienne de l’art et experte de Bernardo Monsu’) avancent par ailleurs l’hypothèse pour ce tableau, d’une symbolique du feu, à l’opposé de sa représentation du « lavement des mains » symbolique de l’eau, deux sujets très prisés par l’artiste.

D’autres compositions similaires ont été vendues et sont maintenant en collection privée, comme l’huile « A man sealing a letter, a woman beside him » vendue pour 120 000 DKK (environ 16 100 euros) en 2006 au Danemark.

Chacune d’elles ayant des différences dans leur représentation picturale et quelques dissemblances de positionnement de la scène (papier, mains, coupe-papier…) . Notre illustration est particulièrement interessante de part sa grande taille mais également la beauté de la lumière et des touches picturales très visibles qui en fait l’une des compositions les plus mouvementés.

Bernard Keil est à ce jour référencé dans plusieurs grandes collections, on peut ainsi retrouver d’autres œuvres de cet artiste représentant des scènes de genre avec des personnages populaires (ou encore des scènes religieuses), dans le musée du Prado (Espagne) et dans de nombreux Musées Européen (France, Allemagne, Pays-Bas, Suède) mais également au niveau mondial, tel le Metropolitan Museum of Art de New York, le Musée des Beaux-arts de Boston ou encore le Musée des beaux-arts d’Ottawa et bien d’autres.

Dimensions : H 96,5cm x L 76 cm
Dimensions avec cadre : H 121 cm x L 100 cm

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Description

The sealed letter, oil on canvas, attributed to Bernhard Keil

​​​​​​​Oil painting on canvas representing two elderly figures looking at each other, 17th century work attributed to Bernhard Keil (Keilhau) also called Monsu’ Bernardo (1624-1687), Danish and Italian painter.
A student of Rembrandt in 1642, he was also influenced by Jan Lievens, but it was in 1656 after his arrival in Rome that he was inspired by the spirit of the Caravaggists and the Bamboccianttis, these artists of genre scenes crudely representing the modest people in their daily lives. It was during this period that our painting was created.

This painting represents a genre scene typical of Baroque art. We see an old man looking pensive, his head slightly raised, his mouth half open, seeming to stare into space. He is dressed in a white shirt tied with a lace on the torso and an earth-colored vest, decorated with black edging. He holds in his left hand what appears to be a folded letter, his wrist covers a pile of other sheets of paper, the first of which is already written. At their side, an inkwell and its quill, on the other side of the hand, a letter opener with a black handle is placed on the table. The scene appears to describe an epistolary exchange.

To the left of this man, a woman is standing, lighting a lamp while looking at him. She wears a dress over a shirt and a white scarf in her hair. In her left hand, she holds the candlestick and in her right a match ready to light the candle.

The artist uses a marked contrast between light and shadow to accentuate the scene. It is a specificity of the Caravaggio period which thus highlights the expressive side of the characters. Bernhard Keil is very representative of this particularity. His characters are always very expressive, the brushstrokes are marked and emphasize the movement of the scene a little more.
The faces, rendered with care, testify to the artist’s virtuosity in the representation of emotions. The composition led by chiaroscuro gives depth to the scene, drawing the eye to the details of the face and hands.

Our gaze is as if caught by this singularity. Here he explores human interaction with captivating realism and dramatic intensity.

The characteristics of his male character are quite typical of his representations (he possibly had the same model) this is how his Diogenes sold for 43,400 euros in 2007 in Milan, or his Saint Jerome sold for $31,200 (around €25,450) in New York in 2006, take on the physical features of our old man. The pictorial touch of this artist is very distinctive, the hair and beard are worked touch by touch, the faces are imprinted with a singular marking of the work of light by superposition of brush strokes.

We can find these properties in all his characters, we notice it in his representation of the personified seasons, 4 oils on round panels, sold in Florence in 2021 for 81,250 euros.

Monsu’ Bernardo created several paintings of this composition. One of them is part of Italian cultural heritage under the inventory number “Poggio Impériale 1278” and exhibited at the Pitti Palace in Florence with the title: the seal of the letter or of fire. Two old men with a candle. Marco Chiarini (professor, art historian and author of several books on ancient Italian paintings) and Minna Heimburger (Art historian and Bernardo Monsu’ expert) also put forward the hypothesis for this painting, of a symbolism of fire, as opposed to its representation of « washing of hands » symbolism of water, two subjects very popular with the artist.

Other similar compositions have been sold and are now in private collections, such as the oil “A man sealing a letter, a woman beside him” sold for 120,000 DKK (approximately 16,100 euros) in 2006 in Denmark.

Each of them having differences in their pictorial representation and some dissimilarities in the positioning of the scene (paper, hands, letter opener, etc.). Our illustration is particularly interesting because of its large size but also the beauty of the light and the very visible pictorial touches which makes it one of the most eventful compositions.

Bernard Keil is to date referenced in several major collections, we can thus find other works by this artist representing genre scenes with popular characters (or even religious scenes), in the Prado Museum (Spain) and in numerous European Museums (France, Germany, Netherlands, Sweden) but also worldwide, such as the Metropolitan Museum of Art in New York, the Museum of Fine Arts in Boston or the Ottawa Museum of Fine Arts and many others.

Dimensions: H 96.5cm x W 76cm
Dimensions with frame : H 121 cm x L 100 cm

Informations complémentaires

Dimensions 95,5 × 76 × 12 cm
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