Description
Nicolas François Gillet est un sculpteur d’envergure internationale. Il obtint un brevet de pensionnaire à l’Académie de France à Rome le 6 janvier 1746 et y resta jusqu’au 20 mars 1752. De retour à Paris, il fut agréé à l’Académie royale de peinture et de sculpture le 29 décembre 1753 et devint académicien le 30 avril 1757, par une statue en marbre représentant Le berger Pâris prêt à donner la pomme qui doit être le prix de la beauté, aujourd’hui conservée au musée du Louvre (Inv.MR 1863 ; N 15457). Le 5 novembre 1757, il reçut l’autorisation de se rendre en Russie pour concourir à l’établissement de l’Académie de peinture et de sculpture. Il résida à Moscou de 1758 à 1759, puis vint à Saint-Pétersbourg, où il séjourna de 1760 à 1778. Pendant vingt ans, il répondit aux commandes officielles de l’impératrice EIisabeth Petrovna puis de Catherine II et forma la plupart des grands sculpteurs russes sur deux générations, parmi lesquels Fedot Choubine ou Mikhaïl Koslovski. Il revint à Paris en 1779 et prit, à ce moment, le titre d’ancien directeur de l’Académie de Saint-Pétersbourg.
Devenu académicien à l’âge de quarante-huit ans, il exposa au salon de 1757 deux bustes, Le portrait de Mademoiselle** et Hébé. Les oeuvres de Gillet sont suffisamment rares pour envisager que notre buste soit celui présenté par le sculpteur sous le titre de Hébé (n°141). Même si la datation est antérieure de quelques années, l’iconographie correspond tout à fait tout comme sa représentation plus que probable sur une sellette à gauche du sculpteur dans le beau portrait qu’a fait de lui son compatriote Nicolas Benjamin Delapierre (1734-1802) (Musée de l’Hermitage). Hébé, déesse de la jeunesse et de la vitalité, fille de Zeus et d’Héra, protectrice des jeunes époux est ici représentée. Quelle grâce dans ce visage aux yeux baissés, aux épaules et au buste recouverts d’un fin tissu plié, à la chevelure ceinte de roses et de feuillages. Particulièrement virtuose pour la délicatesse de ses sculptures sur marbre, Nicolas François Gillet revisite ici l’Antiquité avec volupté et souplesse, ouvrant la voie à l’idéal de la sculpture néo-classique.