Edgar DEGAS (1834-1917) Danseuse ajustant l’épaulette de son corsage (entre 1882 et 1895)

Bronze à patine brun clair nuancé, signé « Degas »

Fonte de Hébrard. Porte le cachet du fondeur « CIRE / PERDUE / A A.HEBRARD » et le numéro « 64/F  »

H. 35,4 x L. 15,7 x P. 10,6 cm 
Circa 1918-1937

Épreuve réalisée à partir du modèle en cire jaune-brun (NGA, Mellon Collection), conçu entre 1882 et 1895 (datation Rewald).

Provenance : acquis en 1955 par Paul Baudouin (1894-1964), banquier et politicien ; demeuré dans la même famille depuis.

Bibliographie : J. Rewald, Degas’s Complete Sculpture Catalogue Raisonne, New Edition, Alan Wofsy Fine Arts, San Francisco, 1990, modèle similaire décrit et reproduit sous le n°XXV, p.88 et reproduit aussi p.42 ; A. Pingeot, F.Horvat, Degas sculptures, Paris, 1991, modèle similaire décrit et reproduit sous le n°28 p.166 ; J.S. Czestochowski, A. Pingeot, Degas Sculpture, Edmonton, Art Gallery of Alberta, 31-01-2010 au 30-05-2010, modèle similaire décrit et reproduit p. 246 et 247 ; B. Gaudichon, C. Chevillot, E. Papet, Degas sculpteur, catalogue de l’exposition, La Piscine de Roubaix, 8-10-2010 au 16-01-2011, modèle similaire décrit et reproduit sous le n°146, p.212.

Expositions : Edgar Degas, Galerie Max Kaganovitch, Paris, 1952 (exemplaire 64/F); Edgar Degas, Stedelijk Museum, Amsterdam, assembled by Max Kaganovitch (Paris) and Max Huggler (Kunstmuseum, Bern), 8-02 au 24-03-1952, n°117 (exemplaire 64/F); The Sculptures of Edgar Degas, Galerie Chalette, New-York, assembled by Max Kaganovitch, Paris,3-10 au 29-10-1955, n°11 (exemplaire 64/F).

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Description

En 1919, le marchand Joseph Durand-Ruel, écrivait : « Il est tout à fait exact que Degas a passé énormément de temps, non seulement tout à la fin de sa vie mais au cours des cinquante dernières années, à modeler l’argile. Chaque fois que je me présentais chez Degas, j’étais presque aussi certain de le trouver en train de modeler l’argile que de peindre. ». Lorsque Degas mourut en 1917, Durand Ruel constata que plus de cent cinquante sculptures en cire ou en terre étaient dispersées dans l’atelier. Après qu’un contrat d’édition ait été difficilement signé en mai 1918 entre les héritiers de l’artiste et l’atelier de fonderie parisien d’Adrien-Aurélien Hébrard, soixante-quatorze sculptures furent finalement fondues en bronze. Une série marquée « HER.D » fut réservée aux héritiers, tandis qu’une seconde, allouée à la fonderie, portait l’inscription « HER ». Vingt autres séries destinées à la vente et qui devaient être marquées « 2-21 » se virent attribuer à la place les lettres « A-T ». Le milanais Albino Palazollo, le maître fondeur d’Hébrard, expert en matière de fonte à la cire perdue avait mis au point une méthode permettant de préserver l’original en cire de l’artiste tout au long du processus de fonte du bronze.

 

L’exposition Barye en 1875 à l’Ecole des Beaux-Arts et celle de Daumier en 1878 ont pu jouer un rôle sur la carrière de sculpteur de Degas et sur son choix de petits formats. On peut également évoquer l’article de Duranty de 1879 sur « les statuettes tanagra » qui venaient d’’être découvertes. Sa carrière publique de sculpteur se limita à la présentation d’une unique statue, la Petite danseuse de quatorze ans, à la sixième exposition impressionniste de 1881. On est saisi par le fait que presque toutes les danseuses modelées par Degas sont nues quand ses pastels et ses toiles montrent quasiment toujours des ballerines en costume. Les différentes arabesques s’affirment ainsi comme des squelettes d’attitudes, des charpentes de mouvement ; autant de témoignages magnifiques de cette sculpture de peintre comparable aux oeuvres des plus grands statuaires. Notre exemplaire possède toutes les caractéristiques des belles fontes Hébrard, notamment cette belle patine brun clair qui laisse transparaître la douceur du modelé de la cire originale.