Description
Outre les sculptures ethnographiques qui ont fait sa renommée, Cordier a réalisé tout au long de sa carrière de nombreux médaillons comme ceux qu’il a réalisés par exemple au Salon de 1850 M.B. (médaillon en bronze n° 3271), Mme B.(médaillon en bronze, n° 3273) ou bien dans sa mission Italie-Grèce de 1858-1859 : Femme de l’Acarmanie, Femme grecque, un Palikare grec, … Comme nous l’indique Théophile Gautier dans le Moniteur Universel du 13 janvier 1865 à propos de M. Cordier « Il n’y a pas moins de variété dans les médaillons, qui reproduisent avec un charme extrême divers échantillons de la beauté féminine exotique, parmi lesquels figure un type de femme du Morvan, [….] Tous ces médaillons sont curieusement encadrés dans des bordures de chêne sculpté ; car M. Cordier est un artiste soigneux, qui n’abandonne au hasard aucun détail. »
Il n’est donc pas étonnant d’avoir récemment redécouvert cet imposant médaillon en terre cuite dans son cadre d’origine polychrome surmonté dans sa largeur d’un épi de maïs. Il représente une tête de jeune femme couronnée de fleurs dont le sommet de sa coiffe laisse échapper les cheveux au naturel. Très proche stylistiquement de deux autres médaillons déjà connus conservés dans une collection particulière (New York), il pourrait venir en complément d’un cycle représentant les Quatre Saisons ; ceci n’est qu’une possibilité, car l’iconographie des deux médaillons en question est hypothétique, l’un représentant Flore et l’autre Zéphir. S’il s’agissait des Quatre Saisons, notre médaillon pourrait représenter L’Été/Cérès , le second le Printemps/Flore , le troisième L’Automne/Bacchus et manquerait un quatrième, un vieil homme pour l’Hiver. Comme le souligne Laure de Margerie, il est difficile d’associer le médaillon de Zéphir à l’Automne/Bacchus , car ce dernier possède une aile sur sa tête et reste identifié comme Zéphyr. Malgré tout, on peut imaginer que ces trois médaillons, formaient un ensemble décoratif qui demeure incomplet et non identifié à ce jour. Notre terre cuite originale quant à elle est une découverte dans l’œuvre du sculpteur. D’après le catalogue raisonné, les deux médaillons connus sont datés de la période niçoise de Cordier et pourraient être datés, sans certitude, vers 1877-1890. Délaissant Paris à la fin du second Empire, Cordier s’est en effet installé dans un premier temps à Nice, puis, à partir de 1890, à Alger où il finit ses jours.