Description
Artiste français basé à Tokyo, Nicolas Buffe est le créateur d’un univers protéiforme et pluridisciplinaire mêlant culture érudite et populaire. Né en 1978, il fait partie d’une génération naturellement marquée par la culture japonaise, développant depuis l’enfance une passion pour les animés, manga et jeux vidéo. À ces références s’ajoutent, au fil de ses études, des oeuvres classiques du Moyen-Âge, de la Renaissance et du baroque telles que Le Roman de la Rose ou Le Songe de Poliphile. Ce métissage d’influences narratives et visuelles est omniprésent dans son travail fondé sur la notion humaniste de «serio ludere» ou «jouer sérieusement» qu’il présente en France et internationalement au travers d’expositions et d’installations hors normes, notamment à la Maison Rouge (2007, Le Vestibule), au Musée d’art contemporain de Tokyo (2008), au MAD Paris (2010, Circuit Céramique), Hara Museum of contemporary art de Tokyo (2014, exposition personnelle), au Théâtre du Châtelet et au Château de Nijo – Kyoto (Nuit Blanche 2016), Hong Kong City Hall à l’occasion du French May puis Hong-Kong K11 (2017, expositions personnelles), Sèvres : 300 Creative years (2017-2018, Suntory Museum – Tokyo puis Osaka, Hagi, Shizuoka). Roppongi Art Night (2018, Tokyo) et Magiques Licornes au Musée de Cluny (2018-19) mais aussi de collaborations prestigieuses et variées (Hermès, Comme des Garçons, Maison Pierre Hermé, Sèvres, Mitsukoshi-Isetan, Craft Limoges, N2, Hankyu, Tsutaya). Il est notamment le lauréat en 2010 du grand prix de la Cité Internationale de la Tapisserie et de l’art Tissé d’Aubusson. Nicolas Buffe s’aventure dans l’opéra suite à l’invitation de Jean-Luc Choplin et est chargé à deux reprises pour le théâtre du Châtelet à Paris de la conception visuelle de costumes et décors pour Orlando Paladino de Haydn (prix du syndicat de la critique 2012) et Il Re Pastore de Mozart (2015). Il dessine le rideau de scène de la Seine Musicale sur le thème d’Orphée (2017). Plus récemment, à Miami, en 2018, il conçoit une des cinq façades du Museum Garage, – Miami Design District (organisé par Terence Riley, avec Work AC; J. Mayer H.; Clavel Aarquitectos; K/R; 11 distinctions nationales et internationales) et à l’hiver 2018-2019, il déploie une installation monumentale à l’intérieur de Ginza Six – Tokyo. Sa première
collaboration avec Sèvres remonte à 2016 où il est invité à participer à une cuisson exceptionnelle du plus grand four à bois de la manufacture datant du 19 ème siècle.
Pour sa première collaboration avec la galerie MiniMasterpiece, Nicolas Buffe a choisi d’associer deux mondes a priori opposés. D’une part, la Manufacture de Sèvres, emblème de l’histoire prestigieuse de la porcelaine française depuis le 18ème siècle mais aussi d’une certaine idée du raffinement et de la fragilité. D’autre part, Shoot’em up, qui comme son nom l’indique est un jeu vidéo d’action frénétique dont le but est d’éliminer des ennemis venus d’outre-espace toujours plus nombreux à l’écran. Buffe a passé ces dernières années de longs moments dans les réserves de la Manufacture de Sèvres à étudier ses collections historiques. De par leurs courbes élaborées et leurs noms évocateurs, certains vases lui ont fait penser à des formes de vaisseaux spatiaux futuristes tels qu’il en a vu dans de nombreux jeux vidéos depuis son enfance. Avec une touche d’ironie, il lui a plu de faire le lien entre les origines de la porcelaine française et celles du jeu vidéo. Ce sont deux histoires que Nicolas Buffe aime et qui ont chacune à leur manière une portée universelle. Ainsi, Buffe a transformé le Vase pot-pourri Mercure en «Invader from Mercury» et le Vase à Étoiles de 1776 en «Starship Defender». Quant aux rayons lasers que s’échangent les vaisseaux, le parallèle avec la luminosité et la brillance des pierres était tout trouvé. Le raffinement des biscuits de Sèvres trouve un écho dans les miniatures de vaisseaux animés sur l’écran d’une borne arcade.