Description
Issu d’un milieu familial artistique, Roger Godchaux montre dès son plus jeune âge son aptitude pour le dessin avec un goût prononcé pour les animaux. En 1896, il entre à l’Académie Julian. Dès 1905, il expose pour la première fois au Salon des artistes français et y participe régulièrement (médaillé de bronze en 1922 et médaillé d’or en 1952).Il puise son inspiration chez lui, avec ses chats ou à la ferme : vaches et chevaux lui servent de modèles. En dehors des animaux domestiques, c’est dans les cirques et surtout au Jardin des plantes qu’il a pu, comme beaucoup d’artistes animaliers de son époque, observer la faune sauvage qui le fascinait. Il fréquente également le Muséum d’histoire naturelle et le Jardin d’Acclimatation. Grand collectionneur d’Antoine Louis Barye, il voue au sculpteur romantique une grande admiration. Comme ce dernier, ce sont les fauves qui sont ses sujets de prédilection. Mais contrairement à Barye, Godchaux privilégie les attitudes paisibles, évitant toutes scènes de combats : les animaux semblent vaquer à leurs occupations habituelles, assis, au repos, guettant ou humant en bien encore s’abreuvant à la rivière.
Le sculpteur entretient des relations amicales avec les autres artistes animaliers de sa génération, mais reste à l’écart du style lisse créé par Pompon et autres participants du Groupe des Douze. Il leur préfère un style plus naturaliste, réalisé à partir de boulettes, d’empreintes de doigts et de stries obliques caractéristiques de son travail, comparable sous certains aspects à celui de Paul Jouve.
Pour la réalisation de ses modèles en bronze, Godchaux accorde une place importante au dessin anatomique avec relevé métrique des proportions consignées sur des croquis. Son talent réside dans un sens aigu de l’observation non seulement des formes mais aussi du comportement de l’animal choisi. Les félins qu’il a aimé représenter dans toutes les matières (cire, plâtre, terre cuite, bronze, bois, terre crue) sont souvent empreints de grâce tels les Lionceaux jouant, le Lionceau rongeant son os, la Lionne et son petit. Notre Lionceau assis, assis sur ses deux pattes arrière, la tête inclinée vers l’avant n’échappe pas à la règle. Son attitude presque familière dégage une forme d’intimité rassurante avec le spectateur.
Godchaux lui-même retouchait ses cires qui étaient ensuite fondues selon la technique de la cire perdue comme c’est le cas ici pour notre modèle qui a été tiré avec une terrasse fine, marque d’une fonte ancienne.